mardi 8 octobre 2019

UN LIEU MYTHIQUE:LA MAISON FOURNAISE SUR L'ILE DES IMPRESSIONNISTES A CHATOU.

UN LIEU A LA MODE :
Dans la 2e moitié du XIXe siècle,  la maison Fournaise, sur l'île des Impressionnistes près du pont de Chatou, était un lieu à la mode où le Tout Paris aimait se rendre à la belle saison. Gens de lettres, peintres, personnalités de la politique et de la finance s'y pressaient. Alphonse Fournaise, charpentier de bateaux, y tenait  depuis 1860 un hôtel- restaurant, aidé par sa femme, son fils Alphonse et sa fille Alphonsine, et  proposait une activité de canotage, devenue à la mode à l'époque sur la Seine. Il organisa même des fêtes nautiques fameuses. Depuis la construction en 1837 d'une ligne de chemin de fer Paris Saint Lazare Le Pecq , l'accès des parisiens  aux bords de Seine entre Croissy sur Seine et Bougival avait été facilitée . On y vient canoter , mais aussi rencontrer des femmes, y compris des demi-mondaines…

DEUX CELEBRES HABITUES:
En 1868, Auguste RENOIR, fuyant la Grenouillère de Croissy sur Seine trop "courue", découvre le site, et en deviendra un habitué. Il y peindra   une trentaine de tableaux, dont en 1880 le célèbre Déjeuner des canotiers, où il représente son cercle d'amis sur la terrasse du restaurant. Autre illustre hôte des lieux, Guy de MAUPASSANT y prend une chambre en 1873 , et reviendra canoter sur les lieux jusqu'en 1890. Il décrit l'atmosphère de la maison dans plusieurs nouvelles, dont La Femme de Paul sous le nom de "restaurant Grillon".

Maison Fournaise: le restaurant côté terrasse.

DECADENCE ET RENAISSANCE:
Vers 1900, la vogue du vélo se substitue à celle du canotage et le restaurant périclite: il sera fermé en 1905. En 1953, la maison sera divisée en appartements locatifs et se dégradera. Elle est acquise en 1979 par la ville de Chatou en vue de restauration, classée en 1982, et en 1990 le restaurant FOURNAISE rouvre, refait à neuf. Nous avons pu voir qu'il est très apprécié des Parisiens et des touristes le dimanche… En 1992, un musée consacré au souvenir de cette époque mythique est créé dans l'ancien hangar à bateaux du père Fournaise, et son fonds s'enrichit peu à peu grâce aux efforts de l'association des Amis de la maison Fournaise.

A LA DECOUVERTE DU SITE EN IMAGES :
Le site a gardé miraculeusement tout son charme. Aller à sa découverte  vous fait insensiblement remonter le temps. Vous voilà revenu à la fin du XIXe siècle.

La Seine vue du pont de Chatou, et à gauche: le hameau Fournaise.

Le hameau Fournaise est constitué de différents bâtiments, groupés autour du restaurant et du musée Fournaise.

Jusqu'en 1877, Alphonse Fournaise remanie plusieurs fois le bâtiment en y faisant des ajouts.

   C'est sur cette terrasse que Renoir a peint le déjeuner des canotiers à partir de l'été 1880.

Une autre terrasse en bord de Seine.

La maison Fournaise, côté entrée. Un charme provincial.

Autre vue.

Certains peintres de l'époque ont décoré la façade  de sujets pittoresques, dont Maurice Réalier-Dumas (auteur des grandes fresques verticales - Les originaux sont au musée). Photo: Guy Burgade.






Détail des fresques extérieures.

En bord de Seine, une reproduction du Déjeuner des canotiers rappelle que Renoir le peignit ici. Un "chemin des impressionnistes" est ainsi balisé par des reproductions de tableaux le long de la Seine.

Un peu plus loin, une reproduction  du tableau "Les canotiers à Chatou" (1881) où l'on voit un couple s'apprêtant à monter dans une yole.

Un peu plus loin, un atelier de réparation de bateaux existe encore...

… ainsi qu'un embarcadère.

Sur l'île, un autre très beau restaurant d'un style proche s'est installé.

De l'autre côté de la Seine, près du pont, se profile l'église de Chatou.

LE MUSEE FOURNAISE:
Il a été créé en 1992 en souvenir de cette époque mythique sur l'île (fin du XIXe siècle) et ses collections ont été peu à peu enrichies par l'association des Amis de la maison Fournaise . L'histoire de la maison  y est narrée. Le site et l'activité de canotage y sont évoqués à travers de nombreux tableaux, et aussi par l'exposition d'une yole d'époque.  Il est aussi  consacré à Renoir et particulièrement aux œuvres réalisées par lui sur place, dont des reproductions sont exposées. On peut y voir aussi un bronze signé Renoir, des œuvres de Derain , des céramiques de Maurice de Vlaminck, des souvenirs de Guy de Maupassant. Enfin, notamment à l'étage, une grande place est faite aux "petits maîtres des bords de Seine", des peintres surtout  paysagistes comme Gustave Maicent, Charles Camon, Maurice Réalier-Dumas,  et bien d'autres. 

Le musée a été installé dans l'ancien hangar à bateaux d'Alphonse Fournaise.

Une visite guidée est possible pour les groupes sur demande.

On voit ici l'état de délabrement de la maison Fournaise avant sa restauration.

Le célèbre Déjeûner des canotiers de Renoir fait l'objet pendant la visite d'un décryptage minutieux, consistant à identifier les membres de son cercle d'amis ici représentés.
Ainsi Alphonse Fournaise fils serait représenté debout à gauche, et Alphonsine au centre, accoudée. A gauche au premier plan, ce serait Aline Charigot, future madame Renoir et mère de Jean.A droite , assis,canotier sur le chef, le peintre Gustave Caillebotte. Le poète Jules Laforgue serait présent au fond , discutant avec un homme au chapeau haut de forme… Renoir se serait ajouté de profil, à côté de la femme qui boit , pour éviter qu'il y ait 13 personnages sur la toile, comme dans La Cène...
 Le tableau est dans un musée de  Washington, "The Phillips collection".

A l'étage, sont exposées et commentées d'autres reproductions d' œuvres de Renoir réalisées sur place, notamment les portraits de M. Fournaise et de sa fille Alphonsine.

Il s'agit ici du tableau Canotiers, déjeuner au bord de la rivière 1879.

Portrait d'Alphonse Fournaise réalisé par Renoir en 1875.

Portrait d'Alphonsine, fille de M. Fournaise. 1879. Musée d'Orsay.

Une de ces yoles utilisées sur la Seine à l'époque.

Ici un tableau d'un de ces "petits maîtres des bords de Seine" dont le musée possède une collection. On aperçoit la maison Fournaise au fond, et le pont de Chatou alors en pierre.
La photographie des œuvres originales n'étant pas autorisée, nous avons dû nous limiter à cet exemple.



dimanche 22 septembre 2019

A LA DECOUVERTE DES JARDINS D'ALBERT KAHN A BOULOGNE BILLANCOURT.



Dans le jardin japonais…


LE SITE:

Il comprend un musée (fermé jusqu'en 2021 pour travaux) et un ensemble de jardins. Le musée contient  "les archives de la planète" toute une documentation photographique (sous forme d'autochromes: photographies en couleurs sur plaques de verre) et filmique (films en noir et blanc) que le banquier philanthrope Albert Kahn (1860-1940) a fait réaliser par des assistants à l'occasion de ses voyages dans le monde: le but était de permettre une meilleure connaissance des autres nations pour une meilleure entente avec elles et éviter la guerre. Les jardins ont été réalisés à côté de son hôtel particulier de Boulogne à partir de 1895 : on trouve au centre le jardin français réalisé par Achille Duchêne , paysagiste coté à l'époque, qui se prolonge par un "verger ornemental" où se mêlent arbres fruitiers et rosiers anciens, et qui est bordé par une grande serre.. A l'est, s'étend un jardin anglais, et au sud on peut admirer un jardin japonais; au nord, on trouve la forêt bleue (cèdres de l'atlas et épicéas du Colorado), avec un sous bois d'azalées et de rhododendrons; puis la forêt dorée (bouleau et prairie); et enfin la forêt vosgienne (épicéas, sapins, blocs de granit) - référence au cadre de l'enfance de ce juif alsacien. Ces "jardins du Monde" symbolisent le monde en paix souhaité par leur créateur. Les personnages les plus prestigieux ont été invités par le maître des lieux à visiter ce jardin: Henri Bergson, Rodin, Colette, Anatole France, Thomas Mann, Manuel de Falla, Marcel Dassault par exemple.

    QUELQUES VUES DES JARDINS:
     Surtout des vues du jardin japonais, le plus photogénique.

Dans le "verger décoratif", avec la grande serre en arrière plan.

Découverte du jardin japonais:










Une maison du "village japonais".





Autres vues:


Le "marais", formé de deux petits étangs.


Fin.