vendredi 19 août 2016

Le quartier de la Butte aux Cailles "un village du siècle dernier en plein cœur de Paris".



La Butte aux Cailles était à l'origine une colline de 62 m de haut, recouverte de prés et de bois, surplombant la Bièvre. Plusieurs moulins à vent y étaient édifiés.
Elle tient son nom de Pierre Caille qui en 1543 en devint le propriétaire!
Ce n'est que depuis 1860 qu'elle fait partie de Paris, elle appartenait auparavant à la commune de Gentilly, et faisait donc partie du Hurepoix.
Elle est aujourd'hui située dans le XIIIe arrondissement de Paris, à l'ouest du quartier hyper moderne du nord de l'avenue d'Italie, caractérisé notamment par ses tours et buildings divers.
La Butte aux Cailles a gardé un air de village au sein de Paris.
La Bièvre, elle, y a été couverte par des travaux réalisés de 1865 à 1937.

                                   PARIS vue du 21e étage de la tour RUBIS (avenue d'Italie).

                                       A la découverte de la Butte aux Cailles en images.

Contrastes: vue de la tour Rubis depuis la Butte aux cailles.

Nous gagnons la place Paul Verlaine (anciennement place du puits artésien).Ce puits y existe toujours; à l'origine c'était une idée d'Arago pour alimenter le quartier en eau et déverser le surplus dans la Bièvre dont le débit était devenu insuffisant; après diverses péripéties, en 1903 le forage atteint la vaste nappe d'eau présente sous le bassin parisien, ce qui fait jaillir l'eau comprimée par des couches argileuses : elle est captée à 582m de profondeur à la température de 28 degrés. En 2000, on creusera jusqu'à 620 m. L'eau qui en sort est  potable et prisée des gens du quartier, qui viennent souvent s'approvisionner à la fontaine liée au puits, comme on le voit sur l'image. Elle n'a plus alimenté la Bièvre quand celle-ci a été couverte.
Un monument rappelle que le premier vol officiel en Montgolfière de Pilâtre de Rozier a atterri  le 21 novembre 1783 non loin de cette place, à l'angle des actuelles rues Bobillot et Vandrezanne.


La piscine de la Butte aux Cailles voisine, construite en briques entre 1922 et 1924,  a longtemps été alimentée en eau grâce au puits artésien, ce n'est plus le cas.

La rue de la Butte aux Cailles est bordée de divers restaurants à terrasses. Celui-ci s'appelle "le temps des Cerises", référence à la Commune de Paris. Les 24 et 25 mai 1871, lors de la "bataille de la Butte aux Cailles", les Fédérés de la Butte aux Cailles ont repoussé à quatre reprises les troupes versaillaises.

Cet autre restaurant par son nom fait référence à l'importante activité de tannerie qui existait autrefois le long des rives de la Bièvre.
On est surpris par la paix qui règne dans ce quartier de Paris en cet après midi d'août.

Une curiosité: de nombreuses rues portent le nom du propriétaire du terrain où la partie de la ville correspondante a été construite.

Dans certaines rues , les "artistes de rue" s'en donnent à cœur joie pour décorer les murs.

Cette librairie entretient le culte de la Commune de Paris.

De nombreux ouvrages présentés dans la vitrine y sont consacrés.

Ici une réalisation d'une certaine Missitic orne le mur.

Autoportrait probable de l'artiste?

Une autre œuvre de la même artiste.

Le passage Barrault a gardé ses anciens pavés. Il nous amène au pied de la butte.

Ici une curieuse plaque, qui interdit le passage aux véhicules de plus de 3 tonnes. Cela vient du fait que le quartier a été construit sur d'anciennes carrières inégalement remblayées, et un poids excessif ici risquerait d'entraîner l'écroulement de la rue. Cette caractéristique a aussi permis au quartier d'échapper à la construction d'immeubles lourds, ce qui fait qu'il a gardé son cachet de village.

Au 10 rue Daviel, la "petite Alsace" est un ensemble de pavillons ouvriers construits dans un style alsacien. On aperçoit à droite le toit  de la "petite Russie", d'autres pavillons ouvriers où ont vécu des "russes blancs "émigrés.

Les pavillons de la" petite Alsace"sont organisés autour d'une cour centrale rectangulaire de 500 m2;

Autre curiosité ici: un temple "antoiniste" construit en 1913; le culte antoiniste , culte guérisseur d'inspiration chrétienne, a été fondé en 1910 le belge Louis Joseph Antoine (1846-1912).

Sur la façade de l'ancien Institut National Supérieur des Télécommunications, rue Barrault, on peut voir un bas relief daté de 1962 et dû au sculpteur Félix Joffre qui présente les différentes" forces élémentaires"  utilisées au cours des âges pour les transmissions à distance: la vue, les pigeons voyageurs, une trompette, le feu (signaux de fumée), la frappe dans les mains, et le cri.

L'église Sainte Anne a été construite au croisement des rues de Tolbiac et Bobillot en style romano byzantin entre 1894 et 1912. Elle est édifiée sur le remblai de couverture de la Bièvre; elle repose  sur 71 pilotis, qui s'appuient sur le soubassement rocheux situé de 16 à 22 m au dessous.
Les deux tours de 55 m ont été appelées Jules et Honorine, du nom des donateurs qui ont permis leur construction.

                  Grand merci à mon ami Didier Rousselet qui m'a fait découvrir ce quartier.